EVALUATION DE LA PRATIQUE DE L’INSULINOTHERAPIE PAR LES SUJETS DIABETIQUES AU CENTRE DU DIABETE MARC SANKALE

Résumé

Introduction : L’insulinothérapie est une thérapeutique substitutive et de référence du diabète type 1 (DT1), du diabète gestationnel mal équilibré et de certaines circonstances du diabète type 2 (DT2). Sa pratique nécessite une bonne éducation thérapeutique gage d’une réduction des complications. L’objectif était d’évaluer la pratique de l’insulinothérapie chez les patients diabétiques suivis au Centre antidiabétique Marc Sankalé de Dakar.

Méthodes : Il s’agissait d’une étude observationnelle, descriptive et analytique menée du 1^er avril au 31 septembre 2021 et portant sur 202 patients diabétiques sous insulinothérapie depuis au moins 6 mois et ayant bénéficié d’une éducation thérapeutique.

Résultats : L’âge moyen des patients était de 39,04 ± 14 ans et le sexe ratio de 0,28. Le niveau de vie socioéconomique était jugé bas dans 67% et 41% des patients n’étaient pas scolarisés. Il s’agissait de 39% de DT2, 36% DT1 et 25% de diabète gestationnel. Le diabète avait une ancienneté < 5 ans dans 65% et 94% des patients avaient bénéficié d’au moins 02 séances d’éducation. La glycémie moyenne était de 1,93 ± 0,9 g/l et l’HbA1c était >7,5% dans 66% des cas. Dans notre série, 47,5% avaient antérieurement présenté une complication hyperglycémie, 29,2% une hypoglycémie. La baisse de l’acuité visuelle et la neuropathie étaient observées respectivement dans 37,6% et 36,6% des cas.

La durée de l’insulinothérapie était <12 mois chez 60% et 54% des patients utilisaient le flacon contre 44% pour le stylo prérempli. En pratique, 69% conservaient l’insuline au frais, seulement 8% purgeaient la seringue ou stylo, 98% réutilisaient l’aiguille ou la seringue et 91% des patients agitaient l’insuline avant utilisation. Un pli cutané était effectué avant l’injection par 17% des patients, 76% changeaient régulièrement de site d’injection. Seuls 7% des patients se faisaient assister par un tiers pour l’injection. Sur l’autocontrôle glycémique, 24% contrôlaient leur glycémie avant l’administration de l’insuline et seul 23% disposaient d’un glycomètre. Les hypoglycémies étaient retrouvées dans 30% des cas.

Conclusion : malgré un environnement précaire, la pratique de l’insulinothérapie par les diabétiques au CMS semble satisfaisante. Les défis résident dans la dotation aux patients d’outils leur facilitant le respect des règles d’hygiène et de monitoring glycémique.