LES REACTIONS TRANSFUSIONNELLES : FREQUENCE ET CONDUITE THERAPEUTIQUE A L’HOPITAL REGIONAL DE LABE EN GUINEE.
DOI :
https://doi.org/10.61585/pud-dkm-v67206Résumé
En Guinée, l’hôpital régional de Labé occupe la deuxième place dans la pyramide sanitaire. Pourtant, malgré sa forte fréquentation et la fréquence élevée des transfusions sanguines qui y sont effectuées, il n’y avait pas de données sur les réactions transfusionnelles. Notre objectif était de déterminer l’incidence, de décrire les réactions transfusionnelles, leur prise en charge et d’identifier les facteurs associés à leur survenue.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale de type descriptif et analytique d’une durée de 6 mois allant du 1er Novembre 2019 au 30 Avril 2020, menée à l’hôpital régional de Labé. Nous avons réparti les réactions transfusionnelles selon les grades de l’OMS. Nous avons procédé à une analyse statistique pour identifier les facteurs associés aux réactions enregistrées.
Résultats : Sur les 246 patients transfusés, 14 ont développé une réaction transfusionnelle soit une fréquence de 5,7%. Tous les patients transfusés ont bénéficié du sang total. Pour 55,1% des patients le taux d’hémoglobine initial variait entre 5,1 et 8g/dl et le paludisme grave a été l’indication de transfusion la plus fréquente avec 28,0%. Sur les 14 patients qui ont développé une réaction transfusionnelle, 57,1%(n=8) étaient des femmes. Le syndrome frisson-hyperthermie a été la réaction transfusionnelle la plus observée avec 57,1%(n=8). Toutes les réactions transfusionnelles étaient de grade 1 et étaient apparues pendant la transfusion (50% dans les 30 premières minutes). Leur durée moyenne était de 52,28 minutes. Les mesures de prise en charge étaient basées sur l’arrêt de la transfusion (85,7%), le maintien de la voie veineuse (85,7%), l’administration d’un médicament et la surveillance des paramètres vitaux (100%). Les médicaments administrés étaient la Dexaméthasone et le Gluconate de Calcium (100%), du paracétamol (78,6%) et de la Métopimazine (7.1%). Aucun décès n’a été enregistré parmi ces malades qui ont présenté une réaction transfusionnelle. Parmi les facteurs analysés, seul l’antécédent transfusionnel était significatif.
Conclusion : Les réactions transfusionnelles existaient à l’HRL et leur fréquence dans cette étude était de 5,7%. Des études ultérieures portant sur l’évaluation de la connaissance du personnel de santé et le renforcement de sa capacité sujet permettraient de réduire cette fréquence et d’améliorer la sécurité transfusionnelle des malades à l’HRL.